
Imagine un monde où, dans les couloirs ultra-modernes des hôpitaux, des pratiques ancestrales côtoient les technologies médicales de pointe. C’est exactement ce qui se passe dans certains hôpitaux suisses, comme les Hôpitaux universitaires de Genève ou l’Hôpital de la Tour, où des guérisseurs à distance, souvent appelés "coupe-feu", sont sollicités pour aider les patients brûlés. Ces guérisseurs, dont les méthodes relèvent souvent du domaine de l’intuition ou du "don", interviennent à distance, par téléphone, pour apaiser les douleurs et accélérer la cicatrisation. Leur particularité ? Aucune étude scientifique ne peut prouver leur efficacité, et pourtant, les résultats sont là : des patients ressentent moins de douleur, cicatrisent plus vite et réduisent leur consommation de médicaments antidouleur comme la morphine.
Mais voilà, cette pratique, bien que répandue, reste dans l’ombre. Les soignants eux-mêmes hésitent à en parler ouvertement, car elle bouscule les fondements rationnels de la médecine moderne. Pourtant, dans les services de brûlés, les guérisseurs sont presque devenus une routine. Une liste de numéros est même disponible dans un classeur, prête à être utilisée avec l’accord du patient. Et quand un patient souffre énormément, ce sont parfois les infirmières ou les médecins qui suggèrent d’appeler un guérisseur. Une contradiction révélatrice d’un malaise plus profond : comment intégrer une pratique qui ressemble à de la magie dans un système basé sur la preuve scientifique ?
Une révolution en marche ?
L’intégration des Guérisseurs à distance hôpital coupeur de feu pourrait bien être le début d’une petite révolution. Pour l’instant, leur rôle est toléré, mais non officiellement reconnu. Les médecins sont partagés : certains, comme le Dr Alain Forster, y voient un effet placebo puissant, capable de réduire l’angoisse des patients et d’améliorer leur réponse psychologique et physique à la douleur. D’autres, plus sceptiques, comme le Dr Bernard Vermeulen, insistent sur le manque de preuves scientifiques et refusent de valider une pratique qui échappe à la logique médicale traditionnelle.
Pourtant, les témoignages de patients et de soignants sont éloquents. Prends l’exemple de ce jeune cuisinier brûlé au deuxième degré : après un simple appel à un guérisseur, ses douleurs se sont atténuées au point qu’il n’a plus eu besoin de morphine. Des résultats qui interpellent et qui poussent certains médecins à envisager une intégration plus formelle de ces pratiques. Brigitte Pittet, médecin associé à l’unité de chirurgie plastique des Hôpitaux universitaires de Genève, avoue même que son équipe réfléchit à inclure les guérisseurs dans le protocole officiel de soins pour les brûlés. Mais la question reste épineuse : faut-il en parler en commission d’éthique ? Et qui pourrait trancher ?
Entre science et intuition : un nouveau paradigme ?
Ce qui est fascinant, c’est que cette pratique ouvre une brèche dans le monde médical, remettant en question la frontière entre science et intuition. Pour certains, comme le psychiatre Philippe Bourgeois, les guérisseurs agissent grâce à des mécanismes de suggestion mal compris, mais potentiellement puissants. Leur côté "irrationnel" permettrait d’accéder directement à des ressources psychologiques et physiques que la médecine traditionnelle ne sait pas encore exploiter pleinement.
Mais attention, personne ne propose de remplacer les soins classiques par des guérisons à distance. Les médecins insistent sur le fait que ces pratiques doivent rester complémentaires. Comme le souligne Alain Forster, "ce n’est pas un service à offrir au même titre qu’un vaccin". L’enjeu est de trouver un équilibre : reconnaître les limites de la science tout en évitant de tomber dans l’irrationnel.
Et si c’était l’avenir ?
Et si l’intégration des guérisseurs à distance dans les hôpitaux marquait le début d’une nouvelle ère ? Une ère où la médecine accepterait de se nourrir à la fois de la rigueur scientifique et de pratiques alternatives, encore mystérieuses mais potentiellement bénéfiques. Cette révolution, si elle a lieu, ne se fera pas sans débats ni résistances. Mais elle pourrait bien redéfinir ce que nous considérons comme "soin" et "guérison", en ouvrant la porte à une approche plus holistique de la santé. Alors, prêt à imaginer un hôpital où science et intuition travaillent main dans la main ?
Mots clés: Guérisseur à distance, hôpital, coupeur de feu,
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